Comment prévenir la maladie de Lyme et les piqûres de tiques ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 12/09/2022

gros plan sur une tique

Saviez-vous que l’activité des tiques est très importante de mai à octobre, avec un pic en période estivale ? Touchant plus de 30 000 personnes chaque année en France, la maladie de Lyme est transmise par les tiques qui sont des acariens vivant dans les milieux tempérés, et plus particulièrement dans les zones humides et boisées. Mais qu’en est-il de cette maladie et quelles sont ses conséquences ? Que faire en cas de piqûre de tique ? Comment limiter les risques d’infection et prévenir les morsures de tique ? Suivez les recommandations de votre pharmacien conseil DocMorris.


 

Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?

 

D’origine infectieuse, la maladie de Lyme peut être potentiellement grave si elle continue de se développer avant d’avoir été diagnostiquée. Elle survient après la piqûre d’une tique infectée par une bactérie appelée Borrelia burgdorferi. Pour devenir porteuse de cette bactérie, la tique doit préalablement piquer un animal atteint de borréliose.

En France, le pourcentage de tiques porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme varie de 0 à 20 % selon le contexte météo et les régions (les cas étant plus fréquents dans l’est et le centre du pays : Alsace, Lorraine, Limousin).

Si la maladie de Lyme n’est pas soignée, l’infection peut alors devenir chronique. Les complications peuvent être graves et toucher plusieurs organes (arthrose chronique, troubles neurologiques, affections de la peau, maux de tête, troubles visuels…).

 

Quelles sont les conséquences de la maladie de Lyme ?

 

La maladie de Lyme n’est pas une maladie contagieuse (pas de transmission entre personnes). Son évolution est généralement très favorable lorsque celle-ci est diagnostiquée et traitée précocement.

Les premiers symptômes de la maladie de Lyme apparaissent dans les 3 à 30 jours après la morsure de tique. Une plaque rouge inflammatoire, appelée érythème migrant, apparaît alors autour du point de piqûre, avant de s’étendre progressivement (la plaque a un diamètre souvent supérieur à 5 cm). La bordure en forme d'anneau est plus rouge que le centre assez clair. Cette plaque ne démange pas et la personne n'a pas de fièvre en général. À cette phase, un traitement antibiotique (doxycycline, amoxicilline ou azithromycine) de 2 ou 3 semaines est indispensable et permet de guérir de la maladie. L’érythème migrant disparaît alors rapidement en 1 à 4 semaines.

Dans certains cas, on parle de formes disséminées, lorsqu’un érythème migrant à localisation multiple apparaît à distance de la zone de morsure de la tique dans les jours ou les semaines suivant le premier contact. De la fièvre, des maux de tête, une fatigue, des douleurs musculaires ou articulaires peuvent être associés. Un traitement antibiotique doit alors être rapidement instauré. Cette forme est cependant beaucoup moins fréquente que celle avec un érythème unique.

En l’absence de traitement antibiotique des formes précoces, la maladie de Lyme peut causer, plus de 6 mois ou plusieurs années après la piqûre de tique, des troubles cutanés, neurologiques, articulaires, cardiaques, ophtalmologiques ou cognitifs. Ceux-ci peuvent se manifester seuls ou de manière associée. À ce stade de maladie de Lyme disséminée et tardive, le diagnostic est souvent difficile. Si le diagnostic de borréliose de Lyme est posé, un traitement antibiotique est prescrit, mais la guérison peut être longue et incomplète…

Parmi les symptômes et conséquences de cette maladie de Lyme, notons la présence possible :

  • D’atteintes articulaires inflammatoires comme une arthrite,
  • de lésions cutanées formant des nodules ou encore des plaques pigmentées sur la peau,
  • d’atteintes neurologiques avec une paralysie faciale, voire une méningite,
  • d’atteintes cardiaques avec des troubles du rythme,
  • d’atteintes ophtalmiques comme une uvéite.

 

Que faire en cas de piqûre de tique pour limiter les risques d'infection ?

 

Si vous constatez une tique encore accrochée à la peau, l’urgence est son retrait qui doit se faire le plus rapidement possible et de manière adaptée. En effet, après une piqûre, il est important d’extraire la tique, car si elle est porteuse de la bactérie Borrelia, le risque de transmission augmente avec la durée d’attachement à la peau.

Contrairement aux idées reçues, il ne faut surtout pas endormir une tique avec de l’éther, de l’alcool ou autre huile d’olive... En effet, son endormissement provoque un relâchement de la tique qui laisse alors sortir les différentes bactéries stockées dans ses glandes salivaires.

  • 1. Ne cherchez pas à tirer dessus pour l’arracher.
  • 2. Utilisez un tire-tique disponible en pharmacie qui permet de « dévisser » la tique sans risque. Pour cela, insérez le crochet autour du corps de la tique puis tournez lentement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre jusqu’à ce qu’elle se décroche, sans tirer.
  • 3. Désinfectez ensuite la zone ou la tique a été enlevée (alcool modifié, antiseptique à base de chlorhexidine par exemple).
  • 4. Pensez à noter la date de son retrait sur un calendrier et à surveiller la zone mordue pendant 1 mois.

Si vous n’avez pas réussi à retirer toute la tête et le rostre de la tique du premier coup, ne recommencez pas et ne cherchez pas à compléter l’extraction. Demandez alors une consultation rapide avec un médecin, surtout si la tique est restée plus de 36 h implantée.

En cas de lésion après une morsure de tique ou bien si elle était gorgée de sang au moment de l’extraction, il est important de suivre son évolution et de prendre rendez-vous avec votre médecin traitant. De même, les femmes enceintes, les enfants de moins de 8 ans et les personnes immunodéprimées doivent impérativement consulter si elles ont été mordues par une tique.

 

9 conseils pour prévenir les morsures de tique

 

Après avoir identifié les conséquences de la maladie de Lyme, voici quelques conseils pour prévenir les piqûres de tique, notamment lors de vos sorties en nature :

  • Utilisez un répulsif (adapté à l’âge des enfants/adultes) sur les zones découvertes lors de promenades.
  • Portez des vêtements longs qui recouvrent les bras et les jambes, ainsi que des chaussures fermées et un chapeau couvrant la tête et le cou (en particulier pour protéger les enfants).
  • Glissez les bas de pantalon dans les chaussettes afin que les tiques ne s’insèrent pas par les ouvertures.
  • Restez sur les chemins et sentiers débroussaillés.
  • Évitez les hautes herbes et les fougères.
  • Ne vous asseyez pas à même le sol.
  • Utilisez un tissu de couleur claire pour les pique-niques afin de repérer plus facilement la présence de tiques.
  • Contrôlez minutieusement l’ensemble du corps après une promenade pour vérifier qu’aucune tique n’y soit fixée, surtout qu’une tique au stade nymphe ne mesure que 1 à 3 millimètres. Une morsure de tique étant le plus souvent sans douleur, la tique peut rester accrochée solidement à la peau pendant plusieurs jours.
  • Pensez à surveiller régulièrement vos animaux et à retirer les tiques de la peau des chiens et chats qui peuvent, eux aussi, être mordus par des tiques, en être porteurs et les faire entrer dans votre habitat.

 

Afin de limiter les risques d’infection de la maladie de Lyme, rappelons qu’il est essentiel d’adopter les bons gestes pour prévenir les piqûres de tique, notamment lors de balades en forêt ou randonnées. Si une lésion apparaît après avoir été piqué ou que la tique n’a pas pu être retirée entièrement, il est essentiel de consulter votre médecin traitant afin d’éviter toutes complications. Prise en charge rapidement, la maladie de Lyme se soigne avec un traitement antibiotique.