Endométriose : quels sont ses symptômes et comment la traiter ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 03/03/2022

femme assise par terre avec les mains posées sur son ventre

L’endométriose n’est pas une maladie rare, elle atteint les femmes entre 25 et 40 ans et on évalue actuellement le nombre de cas en France à 1 femme sur 10. Cependant, la plupart des spécialistes estiment que ce chiffre est en dessous de la réalité, cette maladie étant encore sous-diagnostiquée. On parle de 8 à 10 ans en moyenne, entre l’apparition des premières douleurs liées à l’endométriose et le diagnostic. Votre pharmacien conseil DocMorris fait le point sur cette maladie afin de mieux la comprendre et savoir comment la prendre en charge.


 

Qu’est-ce que l’endométriose ?

 

Son nom vient de l’endomètre, la muqueuse utérine, ce tissu (ensemble de cellules) qui recouvre la paroi de l’intérieur de l’utérus, qui est en principe confiné à cette zone.

L’endométriose survient lorsque de petits morceaux de ce tissu se développent alors hors de l’utérus. Ces amas de tissus, que l’on appelle des « implants », vont par leur présence anormale, « gêner » les tissus voisins, entraînant une irritation, voire une inflammation. Du tissu cicatriciel fibreux peut se développer là où ils sont installés et modifier l’anatomie de la zone autour des implants en faisant adhérer les organes proches entre eux.

Dans la majorité des cas, ces implants se développent à proximité de l’utérus, dans les ligaments qui le soutiennent, dans les ovaires, entre le rectum et le col de l’utérus ou le vagin. Plus rarement, ces implants se retrouvent au niveau de l’intestin grêle, du côlon, des trompes de Fallope, de la vessie, de la vulve, voire du poumon ou du cœur. Parfois, ils forment des nodules, des structures anormales, que l’on peut sentir à la palpation.

On a coutume de dire qu’il n’y a pas une mais “des” endométrioses du fait que cette maladie ne se développe pas de la même façon d’une personne à l’autre…

 

Quels sont les symptômes de l’endométriose ?

 

C’est une maladie chronique et invalidante qui peut occasionner des douleurs pelviennes importantes. Ces douleurs peuvent se déclencher en période de règles, lors des rapports sexuels ou encore de façon complètement inexpliquée. La douleur est due aux saignements, mais surtout aux nombreuses micro-terminaisons nerveuses qui sont mises à mal, étouffées et abîmées par le phénomène d’endométriose. À la moindre sollicitation, ces terminaisons nerveuses peuvent provoquer des douleurs souvent proches de la sciatique avec des élancements, des douleurs en coup de poignard ou encore des brûlures.

Cette maladie se caractérise souvent par :

  1. Des douleurs qui sont cycliques et qui reviennent avec les règles, à chaque cycle.
  2. Des douleurs qui résistent à un simple antalgique, type paracétamol.
  3. Des douleurs telles qu’elles empêchent de mener à bien ses activités quotidiennes (comme de se lever, de travailler ou d’aller en cours pour les plus jeunes).
  4. Des douleurs qui peuvent être profondes pendant les rapports sexuels.
  5. La détection de kyste lors d’un examen gynécologique.
  6. La présence de troubles gastros intestinaux durant les règles.

L’endométriose est fréquemment associée à des règles abondantes, avec des caillots qui durent plus de 7 jours. L’apparition de saignements en dehors des règles peut également être un symptôme. C’est pourquoi, il est important de consulter un médecin et/ou gynécologue pour établir un diagnostic. À savoir que l’endométriose est enfin reconnue comme une affection longue durée en France, c’est-à-dire avec une prise en charge particulière à 100% par les caisses d’assurance maladie, ce qui représente un soulagement pour les nombreuses femmes qui en souffre.

 

Comment se fait le diagnostic d’une endométriose ?

 

Lorsqu’il y a suspicion d’endométriose, plusieurs examens peuvent être réalisés :

  1. Un examen gynécologique qui peut mette en évidence des lésions localisées au fond du vagin.
  2. Une échographie et/ ou une IRM.

Ces 2 examens peuvent aider à préciser le diagnostic et à localiser les kystes, mais seul un prélèvement chirurgical et une analyse d’un morceau de kyste permet de confirmer avec certitude la présence d’endométriose.

 

Comment soulager et traiter l’endométriose ?

 

Il n’existe pas à l’heure actuelle de moyen de soigner l’endométriose à proprement parler. En revanche, on peut agir au niveau des kystes et des symptômes.

  1. Le traitement hormonal consiste à bloquer l’ovulation et donc les règles. Par conséquent, les kystes ne saignent plus et la douleur caractéristique de l’endométriose disparaît. Parmi ces traitements, l’induction d’une ménopause transitoire peut être envisagée. Toutefois, elle s’accompagne des effets secondaires de la ménopause (bouffées de chaleur, sautes d’humeur, prise de poids, etc).
  2. Le traitement chirurgical, quant à lui, consiste à retirer les lésions douloureuses.

Si ces 2 types de traitements sont efficaces, ils ne permettent cependant pas de soigner complétement l’endométriose, une récidive étant possible. En cas de symptômes douloureux, des produits spécifiques et anti-douleurs vous seront proposés. Aussi, n’oubliez pas toutes les pratiques non médicamenteuses comme l’acupuncture, l’ostéopathie, le yoga et le sport. Et oui, le fait de bouger provoque la sécrétion d’endorphines qui aide à mieux contrôler les voies de la douleur. La pratique sportive adaptée à son quotidien facilite la gestion de la maladie par une relance dynamique du corps qui maintient notamment la mobilité des tissus.

Les douleurs de règles ne devraient pas gâcher votre quotidien tous les mois sur plusieurs jours. Pour cela, il existe de nombreuses solutions pour mieux vivre son cycle et sans douleur. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre pharmacien et / ou de votre médecin qui sauront vous conseiller et vous orienter.