Vessie hyperactive : symptômes, causes et solutions pour mieux la gérer

Vessie hyperactive : symptômes, causes et solutions pour mieux la gérer

Connaissez-vous ce trouble fréquent que l’on appelle « la vessie hyperactive » ? Et pourtant, c'est une pathologie courante qui touche aussi bien les hommes que les femmes et qui peut avoir un impact important sur la qualité de vie. Elle se manifeste par un besoin urgent et souvent répété d’uriner, parfois accompagné de fuites urinaires, on appelle cela une urgenturie. Ses causes sont multiples, allant de modifications liées à l’âge à certains facteurs médicaux ou de modes de vie. Heureusement, il existe aujourd’hui différentes solutions pour mieux comprendre, traiter et gérer ce problème au quotidien, le point avec votre pharmacien conseil DocMorris.

Qu’est-ce que l’hyperactivité vésicale ?

Dans des conditions normales, la vessie transmet progressivement des informations au cerveau lorsqu’elle se remplit, en lui indiquant le degré de remplissage jusqu’à arriver au besoin d’uriner.

Dans le cas de la vessie hyperactive, cette envie d’uriner apparaît de manière brusque et irrépressible, la plupart du temps sans que la vessie soit encore pleine. C’est à ce moment-là que l’incontinence urinaire d’urgence peut apparaître. Le nombre de mictions par jour augmente avec de petits volumes. Cette envie incontrôlable porte le nom d’urgenturie. Elle peut survenir de jour comme de nuit, avec ou sans fuites urinaires. Ce n’est pas une maladie en soi, mais plutôt un syndrome qui résulte d’un fonctionnement anormal de la vessie.

En fonctionnement normal, lorsque la vessie est à moitié pleine, soit à partir de 300 ml, les récepteurs nerveux qui la tapissent provoquent la contraction du détrusor (le muscle de la vessie). De cette contraction découle la sensation du besoin d’uriner. Si l’on se retient, la vessie peut contenir jusqu’à 600 ml d’urine.

Quels sont les symptômes d’une vessie hyperactive ?

Les signes les plus caractéristiques sont :

  • Des besoins urgents d’uriner (urgenturies) difficiles à différer.

  • Une fréquence urinaire élevée avec plus de 8 mictions par 24 h.

  • Des levers nocturnes (cela porte le com de nycturie), parfois plusieurs fois par nuit.

  • De temps en temps, des fuites urinaires par urgenturie, c’est-à-dire lorsque la vessie se contracte avant d’avoir atteint sa capacité normale et que cela provoque alors une fuite urinaire.

Ces symptômes peuvent avoir un impact important sur la vie sociale, professionnelle et personnelle, en générant gêne, anxiété et fatigue.

Pourquoi peut-on ressentir ce besoin urgent d’uriner ?

Plusieurs mécanismes peuvent expliquer l’hyperactivité vésicale :

  • Un dysfonctionnement du muscle vésical (détrusor) qui se contracte de façon inappropriée.

  • Un dérèglement nerveux perturbant la communication entre la vessie et le cerveau.

  • Des facteurs favorisants : infections urinaires à répétition, calculs urinaires, prise de certains médicaments, troubles hormonaux (ménopause), maladies neurologiques (Parkinson, sclérose en plaques), mais aussi l’âge ou le stress.

Dans certains cas, aucune cause précise n’est identifiée et ce sont des mauvaises habitudes d’hygiène de vie qui peuvent être impliquées comme :

  • Des excès de caféine, alcool ou boissons gazeuses : ils sont diurétiques ou irritants pour la vessie, ce qui favorise les envies urgentes et les fuites.

  • Un manque d’hydratation : paradoxalement, ne pas boire assez concentre les urines, ce qui irrite la vessie et peut déclencher des fuites.

  • Une surcharge pondérale : le surpoids augmente la pression sur la vessie et le plancher pelvien.

  • Se retenir trop longtemps : fragilise le fonctionnement normal de la vessie et accentue l’urgence mictionnelle.

  • Aller trop souvent « par précaution » : peut réduire la capacité de la vessie et la rendre hyperactive.

  • Un manque d’activité physique : affaiblit le plancher pelvien, essentiel au maintien de la continence.

  • Une hygiène intime inadaptée (toilette trop agressive, produits irritants) : peut provoquer des irritations locales et faciliter l’urgence urinaire.

  • Le tabac : la toux chronique liée au tabagisme augmente la pression abdominale et fragilise les muscles périnéaux.

  • La grossesse et les accouchements : influencés aussi par la préparation et la rééducation périnéale.

Quels sont les traitements contre la vessie hyperactive ?

Vessie hyperactive : symptômes, causes et solutions pour mieux la gérer

Il faut généralement dans un premier temps poser le diagnostic. Pour cela, une anamnèse détaillée, comprenant les antécédents médicaux et les traitements en cours, est essentielle dans le diagnostic. D’autres examens sont effectués pour exclure des causes comme la présence d’une infection urinaire, une tumeur de vessie ou un calcul vésical.

Chez l’homme, il est important d’exclure un obstacle infra-vésical chronique comme une hypertrophie de la prostate (croissance non cancéreuse de la prostate) ou une sténose urétrale (rétrécissement anormal de l'urètre).

Afin de prendre en charge efficacement la vessie hyperactive, plusieurs examens peuvent être nécessaires :

  • Bandelette urinaire et culture d’urine : la bandelette urinaire (morceau de papier ou de plastique avec plusieurs zones réactives qui changent de couleur en réaction aux composants de l'urine) est rapide et offre une évaluation globale des paramètres urinaires, tandis que la culture d'urine (échantillon d'urine cultivé en laboratoire) est plus spécifique et permet d'identifier les agents pathogènes responsables des infections urinaires.

  • Calendrier mictionnel : il s’agit d’une récolte d’information très utile où le patient doit indiquer le nombre de mictions ainsi que les volumes urinés sur une période de 24 heures.

  • Urétro-cystoscopie : procédure utilisée pour évaluer des problèmes de vessie, les infections, les troubles de la miction, les saignements ou lésion de la muqueuse vésicale.

  • Bilan urodynamique : série d'examens médicaux utilisés pour évaluer le fonctionnement du système urinaire, en particulier la manière dont la vessie, l'urètre et les muscles pelviens travaillent ensemble pour stocker et libérer l'urine.

La prise en charge est progressive et adaptée à chaque patient :

  • Mesures hygiéno-diététiques : réduire la consommation de café, thé, alcool, boissons gazeuses ou très sucrées ; éviter de boire trop le soir ; perdre du poids si nécessaire.

  • Rééducation périnéale et vésicale : apprendre à muscler le périnée et à mieux contrôler le besoin d’uriner.

  • Médicaments : anticholinergiques ou bêta-3 agonistes, qui diminuent les contractions involontaires de la vessie.

  • Autres options (en cas d’échec) : injections de toxine botulique dans la vessie, neuromodulation (stimulation électrique des nerfs), voire chirurgie dans de rares cas.

Le rôle du pharmacien est d’accompagner le patient dans l’observance du traitement, de conseiller sur l’hygiène de vie et d’orienter vers un médecin en cas de persistance des symptômes.

Quelle différence entre incontinence urinaire et vessie hyperactive ?

Il est important de bien distinguer ces deux notions :

  • La vessie hyperactive se manifeste surtout par des besoins urgents et fréquents, avec ou sans fuites.

  • L’incontinence urinaire correspond spécifiquement à une perte involontaire d’urine. Elle peut être liée à une vessie hyperactive, mais aussi à d’autres causes (affaiblissement du périnée, incontinence d’effort).

Quand faut-il consulter un médecin pour un trouble urinaire ?

Gênées ou fatalistes face à leur incontinence urinaire, les personnes touchées ont tendance à s’isoler. Les études montrent, en effet, que peu de personnes sont prises en charge alors même que des traitements existent. Alors que bien souvent cette hyperactivité vésicale est due à des causes non pathologiques. En cas de stress, on peut observer des envies d’uriner plus intenses même chez des personnes dont la vessie est a priori saine. L’hygiène et le mode de vie peuvent également être en cause dans son problème de fuites urinaires.

Il est conseillé de consulter un professionnel de santé si :

  • Les envies pressantes et fréquentes perturbent la vie quotidienne.

  • Des fuites urinaires apparaissent ou s’aggravent.

  • Les troubles s’accompagnent de douleurs, de brûlures urinaires, de sang dans les urines ou de fièvre (signe possible d’infection ou autre pathologie).

  • Les symptômes persistent malgré des mesures d’amélioration d’hygiène de vie.

Troubles urinaires liés à l’hyperactivité vésicale : repères pratiques

Vessie hyperactive : symptômes, causes et solutions pour mieux la gérer

En résumé, la vessie hyperactive est un trouble courant, mais bien souvent tabou. Grâce à une bonne hygiène de vie, à la rééducation et à des traitements adaptés, il est possible de mieux contrôler ses symptômes et de retrouver une meilleure qualité de vie.