Vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse : quand et pourquoi le faire

Vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse : quand et pourquoi le faire

L’actualité récente nous le rappelle : la coqueluche est une maladie infectieuse extrêmement contagieuse, potentiellement grave, voire mortelle pour les nouveau-nés. Elle est causée par une bactérie appelée Bordetella pertussis, qui se transmet très facilement par voie aérienne et provoque des quintes de toux fréquentes, prolongées et épuisantes. En raison de la gravité de cette maladie chez les nourrissons, la vaccination des femmes enceintes est aujourd’hui recommandée dans de nombreux pays, dont la France, afin de protéger indirectement le nourrisson. Voici un point complet sur ce vaccin, ses bénéfices, le moment idéal pour le recevoir, la procédure à suivre, ainsi que sur les idées reçues encore répandues, avec votre pharmacien conseil DocMorris. 

Qu'est-ce que le vaccin contre la coqueluche ? 

Il s'agit d’un vaccin combiné, administré sous forme de vaccin tétravalent ou pentavalent, qui protège contre plusieurs maladies : diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche (et parfois l’Haemophilus influenzae de type B). 

  • Nature du vaccin : vaccin inactivé, ne contenant pas de germes vivants, mais uniquement des fragments purifiés de la bactérie Bordetella pertussis

  • Mode d'action : il stimule la production d’anticorps contre les toxines de la bactérie, permettant au système immunitaire de réagir rapidement en cas d’exposition. 

  • Sécurité : utilisé depuis des décennies, il présente un excellent profil de tolérance, sans effets secondaires notables. 

Actuellement, la coqueluche touche de plus en plus les jeunes adultes (par manque de rappels vaccinaux). Ces derniers peuvent transmettre la maladie aux nourrissons non encore vaccinés, ce qui a entraîné une adaptation du calendrier vaccinal.

Calendrier vaccinal

  • Vaccin obligatoire pour les nourrissons depuis le 1er janvier 2018. 

  • Injections à 2 mois, 4 mois. 

  • Rappel à 11 mois, 6 ans, puis entre 11 et 13 ans. 

  • Rappel à 25 ans. 

  • Un rattrapage est possible jusqu’à 39 ans révolus si le rappel n’a pas été effectué à 25 ans. 

Quels sont les bénéfices du vaccin durant la grossesse ? 

Vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse : quand et pourquoi le faire

Le principal objectif de la vaccination pendant la grossesse est de protéger le nourrisson durant les premiers mois de vie, avant qu’il ne puisse lui-même recevoir ses propres doses de vaccin. Le transfert d’anticorps maternels via le placenta, notamment au cours du troisième trimestre, permet au bébé de bénéficier d’une protection passive dès la naissance. Les nourrissons de moins de 3 mois sont particulièrement vulnérables et présentent un risque élevé d’hospitalisation, de complications respiratoires et de décès. La vaccination maternelle réduit significativement ce risque. 

La stratégie de "cocooning" 

Elle consiste à vacciner l’entourage proche du nouveau-né (parents, fratrie, grands-parents, nourrices, etc.) pour limiter les risques de transmission. Cette stratégie est utile car : 

  • Les bébés de moins de 6 mois ne sont pas encore suffisamment protégés par leur propre vaccination. 

  • Ils sont exposés à un risque élevé de formes graves. 

Personnes à vacciner dans cette stratégie

  • Parents (surtout la mère si non vaccinée pendant la grossesse) 

  • Fratrie 

  • Grands-parents 

  • Professionnels de santé et de la petite enfance 

Il s’agit du même vaccin dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche acellulaire, poliomyélite), utilisé en rappel pour les adultes et les adolescents. Cependant, cette stratégie a des limites pratiques : il est difficile de vacciner tout l’entourage à temps. C’est pourquoi, depuis 2013, la priorité en France est la vaccination des femmes enceintes, qui permet le passage d’anticorps au fœtus et une protection dès la naissance. 

Quand se faire vacciner ? 

En France, les recommandations de la Haute Autorité de Santé sont claires : 

  • Période idéale : entre la 20e et la 36e semaine d’aménorrhée (soit entre le 2e et le 3e trimestre), de préférence autour de la 28e semaine, pour optimiser le transfert d’anticorps vers le fœtus. 

  • Même si la femme est déjà vaccinée : une dose est recommandée à chaque grossesse, quel que soit le statut vaccinal antérieur, car les taux d’anticorps diminuent avec le temps. 

Comment se faire vacciner ? 

La vaccination est simple, rapide et gratuite pendant la grossesse. Elle peut être réalisée par : 

  • Le médecin traitant 

  • La sage-femme 

  • Le pharmacien habilité (depuis 2022) 

  • Les centres de vaccination 

Le vaccin administré est le dTcaP, en une seule injection intramusculaire, remboursée à 100 % sur prescription dans le cadre de la maternité. 

Mythes vs Réalités 

"Le vaccin peut nuire au bébé" 

Faux. Les vaccins inactivés, comme celui contre la coqueluche, sont sûrs pendant la grossesse. De nombreuses études internationales ont confirmé qu’il n’augmente pas le risque de fausse couche, de malformations, ni d’accouchement prématuré. Il protège même activement le bébé.

"Je n’ai pas besoin du vaccin si ma famille est vaccinée" 

Faux. Même si l’entourage est vacciné (ce qui est recommandé), cela ne suffit pas à empêcher la transmission. La mère est le principal vecteur d’anticorps vers le fœtus. La vaccination de la mère est irremplaçable.

"La coqueluche n’est pas si grave" 

Faux. Chez l’adulte, elle peut sembler bénigne ou passer inaperçue. Mais chez le nourrisson, elle peut entraîner des complications respiratoires sévères, des convulsions, voire un décès. Un tiers des nourrissons atteints de coqueluche doivent être hospitalisés.

"Si j’ai déjà eu la coqueluche, je suis immunisée" 

Faux. L’immunité naturelle après une infection ou une vaccination ne dure pas toute la vie. Elle décline au bout de 5 à 10 ans. Un rappel vaccinal est donc nécessaire à chaque grossesse.

En conclusion, se faire vacciner contre la coqueluche pendant la grossesse est un geste de protection simple, sûr et efficace pour son futur enfant et réalisable très facilement chez son pharmacien. Grâce à cette stratégie, les nouveau-nés bénéficient d'une immunité temporaire essentielle, le temps qu'ils puissent à leur tour être vaccinés. Pour être bien informé, rassuré et si besoin être accompagné, alors n’hésitez pas à demander à votre médecin/pharmacien qui sauront vous orienter et vous répondre.