Terreurs nocturnes chez l’enfant : comment les gérer ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 18/05/2023

Terreurs nocturnes chez l’enfant : comment les gérer ?

Saviez-vous que les terreurs nocturnes touchent environ 40 % des enfants entre 18 mois et 5 ans ? Parfois confondues avec les cauchemars, les terreurs nocturnes chez le jeune enfant, beaucoup plus rares ensuite, sont souvent très impressionnantes pour les parents, même si elles sont normales et sans danger pour l’enfant.

Comment reconnaître une terreur nocturne, la gérer, voire la prévenir ? Votre pharmacien conseil DocMorris fait le point pour vous sur ces troubles du sommeil un peu particuliers, et surtout très impressionnants.

Qu’est-ce qu’une terreur nocturne ? 

Les terreurs nocturnes apparaissent en général chez l’enfant entre 18 mois et 5 ans. Elles se produisent la plupart du temps en début de nuit, car c’est à ce moment-là que les périodes de sommeil lent profond sont les plus longues et c’est justement sur ces phases de sommeil qu’apparaissent ces terreurs. L'enfant se trouve alors au dernier stade (dit stade IV) du sommeil lent, il dort profondément, et va passer en phase de sommeil paradoxal (celui des rêves). Cette transition, pour une raison inconnue, s'articule mal, et c'est l'apparition de la terreur nocturne.

La terreur nocturne se veut différente d’un cauchemar. En effet, ce dernier survient le plus souvent vers la fin de la nuit, au terme d'un cycle de sommeil, durant la phase de sommeil paradoxal. Alors que pendant une terreur nocturne, l’enfant n’a pas conscience de la présence de ses parents, puisqu’il n’est pas complètement réveillé. Les terreurs nocturnes peuvent durer quelques minutes (pas plus de 5 en général) mais elles peuvent parfois être plus longues chez certains enfants. 

Durant une terreur nocturne, l’enfant peut :  

  • Crier et même hurler, 

  • être assis dans son lit, 

  • sembler terrifié, 

  • avoir les yeux grands ouverts, mais avec un regard vide, 

  • avoir un discours qui n’a aucun sens,

  • être agité, très désorienté et en sueur, 

  • être agressif et ne pas supporter qu’on le touche ou tienne dans les bras.

Quand la terreur nocturne est terminée, tous les signes que l’enfant avait manifestés disparaissent, il se recouche et se rendort rapidement, là encore sans se rendre compte de la présence de ses parents. Il peut arriver que, après une terreur nocturne, l’enfant se réveille totalement, il est alors souvent perdu et assez inquiet, d’autant plus que ses parents sembleront perturbés par ce qui vient de se passer. Le lendemain, les enfants n’ont généralement aucun souvenir de leur terreur nocturne. 

Quelles sont les causes des terreurs nocturnes ? 

La principale cause des terreurs nocturnes est héréditaire. Elles sont donc plus fréquentes dans les familles où l’un des parents ou grands-parents a eu des terreurs nocturnes dans son enfance.

Bien que les causes des terreurs nocturnes ne soient pas toutes parfaitement connues, elles peuvent survenir quand l’enfant est très fatigué, se couche plus tard qu’habituellement à cause de la modification de sa période de sommeil lent profond. C'est également le cas quand l’enfant cesse de faire la sieste et lorsque ses habitudes de sommeil changent. Si l’enfant vit des changements dans son quotidien qui le rendent anxieux (mésentente entre les parents, déménagement, changement de mode de garde, etc.), cela génère un stress qui est un élément déclencheur d’épisodes de terreurs nocturnes.

Enfin, quand l’enfant est malade avec de la température notamment, il a plus de risques de faire alors une terreur nocturne. Il faut aussi savoir que les enfants qui ont fait des terreurs nocturnes dans la petite enfance ont plus de risques de développer un somnambulisme (le fait de marcher en dormant) et sont plus enclins aussi à parler pendant leur sommeil à l’âge adulte.

Dans 90 % des cas, c’est le manque de sommeil chez l’enfant qui va être responsable du déclenchement d’une terreur nocturne. 

Que faire en cas de terreurs nocturnes ?  

  • N’essayez surtout pas de réveiller l’enfant, même s’il semble très traumatisé par cette terreur. 

  • Ne lui parlez pas et évitez de le toucher, car même s’il paraît réveillé, il n’a pas conscience que vous êtes là et votre intervention risque même de prolonger l’épisode. Il est donc recommandé de vous assoir simplement à côté de lui pour s’assurer qu’il ne tombe pas de son lit et qu’il ne se blesse pas. 

  • Attendez qu’il se recouche seul et se rendorme. Si jamais l’enfant se réveille complétement, rassurez-le, car il pourrait être étonné que vous soyez avec lui en pleine nuit. Le lendemain, il est fortement conseillé de ne pas lui dire qu’il a fait une terreur nocturne, sauf si l’enfant aborde lui-même le sujet, ce qui est très peu probable. En effet, en lui en parlant, il y a un risque que l’enfant ensuite développe une peur d’aller se coucher. 

Comment prévenir les terreurs nocturnes ? 

Comme la plupart des terreurs nocturnes sont liées à un manque de sommeil, il est important d’établir pour l’enfant un vrai cycle jour et nuit

  • Si l’enfant a cessé de faire des siestes et qu’il fait des terreurs nocturnes, recommencez à le coucher l’après-midi tout en réduisant la durée des siestes au fur et à mesure. S’il ne veut pas dormir, proposez-lui alors un temps calme avec un livre. 

  • Mettez en place une routine dodo, en évitant bien sûr les écrans et les histoires qui peuvent faire peur. Ne proposez pas de sports intenses, de repas lourds ou encore d’activités qui sollicitent trop l’imagination de l’enfant juste avant le coucher. 

  • Créez une atmosphère calme avant la nuit : lui faire prendre un bain, lui raconter une histoire, laisser une veilleuse allumée, avec tout un rituel qui sera celui qui conviendra le mieux à l’enfant et à vos habitudes de vie. 

  • Évitez les situations stressantes, car le stress est un vrai élément déclencheur d’épisodes de terreurs nocturnes chez les enfants prédisposés à en faire. 

  • Aidez-vous de compléments alimentaires doux pour favoriser un sommeil calme et réparateur chez l’enfant, et notamment avec des produits à base de plantes ou encore homéopathiques adaptés à son âge. 

Très impressionnantes, les terreurs nocturnes ne sont pas graves et elles résultent la plupart du temps d’un manque de sommeil ou de stress chez un enfant ayant un terrain à faire des terreurs nocturnes (hérédité). Elles sont fréquentes au moment de la rentrée du mois de septembre ou quand l’enfant ne fait plus de sieste l’après-midi. Il s’agit donc d’appliquer les consignes simples en cas de terreurs nocturnes. Pour améliorer le sommeil de bébé, il est tout à fait possible de demander conseil à votre pharmacien pour favoriser des nuits sereines.