Mal des transports : comment le soigner ? Comment l’éviter ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 20/07/2019

femme allongée sur un voilier

Une échappée en voiture le temps d’un weekend, un trajet en avion, une croisière en bateau ? Chouette programme ! Mais pas pour vous si comme 4 français sur 10, les transports vous rendent malades… Et oui : le mal de transport, c’est-à-dire le mal de mer, le mal de d’air et même le mal de terre, quels symptômes se cachent derrière ces maux ? Comment s’en débarrasser et surtout comment prévenir ces désagréments pour pouvoir profiter pleinement de son voyage et arriver serein à destination ? Bonne nouvelle : des solutions existent !


 

Mal des transports : qu’est-ce que c’est ? Quelles en sont les causes ?

Mal de l’air en avion, mal de mer en bateau, ou plus simplement en train ou en voiture ; c’est ce dont souffre environ 3 millions de personnes en France. Très fréquent et bénin, le mal des transports est aussi appelé cinétose ou encore naupathie : 2 mots savants pour désigner la sensation nauséeuse qui peut accompagner un déplacement en voiture, bateau, avion, train…

Le mal des transports touche surtout les enfants de 2 à 12 ans, les femmes et la fréquence diminue ensuite chez les seniors mais beaucoup d’adulte en souffre régulièrement. Il semblerait que des antécédents de migraine soit un facteur favorisant de ce mal des transports même si les causes ne sont encore pas bien connues chez les adultes.

Mais alors d’où provient ce mal des transports ? C’est vraisemblablement un problème de coordination entre 2 sources sensorielles : la vue et l’audition qui est le siège du vestibule (organe de l’équilibre) situé dans l’oreille interne. En effet, un conflit d’informations se forme entre les données transmises par les yeux qui perçoivent le mouvement (virages dans lesquels la voiture s’engage) et les données envoyées par le vestibule qui enregistre une information contraire comme quoi il existe un balancement, un roulis, un tangage mais que le corps ne bouge pas. Ainsi les messages n’arrivant pas tous à la même vitesse au centre de l’équilibre du cerveau et certains étant contradictoires, le cerveau est "déconcerté" et ne peut traiter les informations au niveau du centre de l’équilibre. Le cerveau assimilerait alors ce conflit de perception sensorielle comme une hallucination d’habitude provoquée par un empoisonnement ou un toxique et, de ce fait, il déclenche une réponse antipoison efficace qui se traduit par des vomissements, un ralentissement de l’activité digestive et un phénomène de somnolence.

Le mal des transports peut aussi être provoqué ou aggravé par des facteurs psychiques comme l’anxiété et des facteurs environnementaux comme les odeurs (tabac, cuisine), la chaleur, le bruit…

Enfin, le mal des transports est d’autant plus fréquent que le mouvement du véhicule est important (virages successifs en voiture, turbulences aériennes ou vagues importantes) et notamment sur un bateau, en cas de mer très agitée, l’ensemble des voyageurs peut être touché. Certains enfants peuvent avoir également le mal des transports sur des manèges et dans d’autres situations comme la pratique de jeux vidéo mettant en scène des courses de voiture.

 

Mal des transports : quels sont les symptômes ?

Les symptômes du mal des transports peuvent varier d’un individu à un autre mais ils apparaissent en général progressivement :

  • Sensation de malaise diffus : " tête vide", perte d’appétit, inconfort digestif, sensation de se replier sur soi.
  • Salivation importante.
  • Maux de tête et somnolence.
  • Nausées, pâleur et sueurs froides (transpiration abondante).
  • Sensation de froid (diminution de la température corporelle).
  • Maladresse et troubles de l’équilibre surtout sur un bateau.
  • Vomissements souvent jusqu’à ce que l’estomac soit vide mais ils peuvent même continuer au-delà.

 

Dans les cas les plus graves (mais très rares) c’est l’épuisement total avec apathie. Mais heureusement en cas de croisière de longue durée, l’organisme finit par s’habituer au bout de quelques jours. Aucune complication n’est à craindre car les symptômes disparaissent dès l’arrêt du transport. Cependant PRUDENCE pour les jeunes enfants en cas de vomissements importants car ils risquent une déshydratation, il faut donc veillez à les hydrater très régulièrement, malgré les vomissements.

 

Comment prévenir le mal des transports ?

Un certain nombre de mesures préventives existent pour le mal des transports permettant de voyager plus serein :

  • Manger légèrement avant de partir, peu de nourriture mais il faut manger afin de ne pas être le ventre vide si les symptômes apparaissent.
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  • Ne pas consommer alcool, tabac, café avant et pendant le trajet. Eviter également les aliments gras et/ou épicés pendant le transport.
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  • Si possible conduisez car cela permet d’anticiper les virages et d’être donc moins malade. Attention ne conduire que si aucun médicament ne perturbant la vigilance n’a été pris.
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  •  Regarder un point fixe à l’horizon, loin devant soi et ne pas regarder un livre, une carte, un écran vidéo (film, jeux) ou les vagues à travers les fenêtres.
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  • Minimisez les mouvements de la tête et du corps en choisissant un endroit sur un bateau ou un avion ou il y aura le moins de mouvements : milieu du bateau ou milieu de l’avion. L’utilisation d’un oreiller ou d’un appui tête peut aider à garder la tête aussi immobile que possible.
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  • En voiture ou en car s’assoir à l’avant pour bien regarder devant. Dans un train s’assoir dans le sens de la marche et s’il y a 2 étages, privilégiez l’étage du bas pour avoir moins de "roulis".
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  • Sortir dès que possible prendre l’air (sur le bateau), ou ouvrir sa fenêtre en voiture.
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  • Se détendre : écouter de la musique en se concentrant sur sa respiration ou en exerçant une activité mentale de répétition (compter de 1 à 100 et inversement).
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  • Ne pas porter de vêtements serrés pour ne pas comprimer l’estomac.
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  • Prendre une petite couverture car le froid aggrave les symptômes.
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  •  Préférer la position semi couchée si le besoin s’en fait sentir.

 

Quand les premiers symptômes apparaissent :

  • Fermer les yeux un instant.
  • Ouvrir la fenêtre pour respirer de l’air.
  • Si possible monter sur le pont du bateau ou sortir de la voiture pour faire quelques pas dehors.
  • S’allonger quelques minutes avec un linge frais et humide sur le front.
  • En cas de vomissement, prendre des boissons sucrées ou salées pour éviter la déshydratation et boire en quantité suffisante.

 

Mal des transports : comment le traiter ?

 

Prévention du mal des transports : traitements médicamenteux.

Quand les mesures de prévention et gestes simples ne suffisent pas, il est possible de prendre des médicaments pour éviter et stopper le mal des transports. Certains sont en vente libre, d’autre uniquement sur ordonnance. Dans tous les cas demander conseil à votre médecin et/ou pharmacien.

  • Des antihistaminiques peuvent être achetés sans ordonnance. Ils doivent être pris 30 minutes avant le départ et au besoin renouvelés pendant le trajet mais en respectant 6 heures entre 2 prises. ATTENTION ils peuvent être à l’origine d’une baisse de vigilance ou d’une somnolence (ne pas conduire) et ils sont contre indiqués en cas de grossesse, de glaucome ou de rétention urinaire. Parmi ces molécules certaines se présentent sous la forme de sirop (Nausicalm®) adapté à l’enfant mais contre indiqué chez les enfants de moins de 2 ans ou de comprimés (Nautamine®) contre indiqué chez les moins de 6 ans quand de la caféine y est associée (Mercalm®).
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  • Une autre molécule prescrite par un médecin peut être proposée en cas de mal de transport très invalidant et ne cédant pas aux anti-histaminiques : a scopolaminel. Il s’agit d’un patch qui s’applique derrière l’oreille sur un endroit sain et dépourvu de cheveux, entre 6 à 12h avant le départ. Il assure une protection de 72 heures. Uniquement sur prescription médicale, ce patch est contre indiqué chez les enfants de moins de 15 ans.
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  • Des bracelets contre le mal des transports, faisant appel à un principe de médecine chinoise (acupuncture) par massage d’un point du poignet, peuvent être proposés. Ils doivent être gardés pendant toute la durée du trajet aux 2 poignets.

 

Quand faut-il consulter un médecin ?

La plupart du temps, les symptômes disparaissent dès que la personne quitte le véhicule. Consultez votre médecin si les nausées, vomissements et surtout si des vertiges persistent pendant plusieurs heures après la fin du voyage ou si une température élevée existe. Bien surveiller l’hydratation des jeunes enfants en cas de vomissements importants pendant le trajet.

Prévention du mal des transport : traitements par phytothérapie.

C’est sans aucun doute le gingembre qui est la plante la plus efficace contre le mal des transports : elle est active contre les nausées et vomissements. A partir de 6 ans sous forme de gélules à prendre 1h avant le voyage. Mais il existe aussi des boissons, du thé, des biscuits et des bonbons à base de gingembre qui peuvent également être utilisés contre le mal des transports.

Le thym est également bénéfique pour la digestion car il empêche les ballonnements et les contractions de l’estomac tout en agissant contre les nausées et vomissements.

Enfin la mélisse est bien connue pour son action et notamment dans l’Eau de Mélisse des Carmes® prise sur un sucre ou dans de l’eau fraiche pendant le trajet.

Prévention du mal des transports : traitements homéopathique.

C’est le traitement privilégié pour les enfants en bas âge car il ne possède pas de contre-indication. Il se débute la veille du voyage avec une prise possible toutes les heures pendant le trajet. Une spécialité existe (Cocculine®) regroupant plusieurs souches homéopathiques sous forme de comprimés à sucer (à partir de 6 ans) ou de granules à diluer dans de l’eau (dès le plus jeune âge). Il est possible d’utiliser d’autres souches homéopathiques en complément telles que :

  • Cocculus indicus 7CH pour les vertiges, nausées et sensation de faiblesse au niveau des jambes.
  • Tabacum 7CH en cas de pâleur, de sueurs froides.
  • Petroléum 9CH en cas d’hyper salivation associée.
  • Nux vomica 5CH pour les nausées avec bouffées de chaleur.
  • Ignatia amara 5CH plus spécifique du mal de mer, à commencer 3 jours avant le voyage en bateau et à poursuivre pendant le trajet toutes les heures.

 

N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.

Prévention du mal des transports : traitements par aromathérapie.

ATTENTION : Les huiles essentielles sont généralement contre indiquées chez l’enfant de moins de 12 ans, chez la femme enceinte et pendant l’allaitement. Des phénomènes d’intolérance ou d’allergies aux huiles essentielles peuvent exister et ne pas s’exposer au soleil pendant les 3 heures qui suivent leur usage : demander conseil à votre pharmacien avant leur utilisation.

Parmi les mélanges d’huiles essentielles pouvant être utilisées pour soigner et prévenir le mal des transports :

  • L’Huile Essentielle de Basilic Tropical : 1 ml
  • L’Huile Essentielle de Mandarine ou d’Orange Douce : 2 ml
  • L’Huile Essentielle de Menthe : 2 ml

 

Prendre alors 3 gouttes de ce mélange sur un quart de sucre et répéter selon les besoins. Des mélanges prêts à l’emploi existent également, soit sous forme de rollers à appliquer sur la région des tempes et du cou, soit sous la forme de capsules à avaler avant le départ.

Alors pour que chaque voyage redevienne une joie et que vous puissiez dire oui à un déplacement imprévu sans craindre les symptômes du mal des transports, adoptez les mesures simples de prévention pour éviter ces désagréments. Un certain nombre de solutions existent chez votre pharmacien mais en cas d’échec des mesures existantes, si le mal des transports persiste à chaque voyage, parlez-en à votre médecin qui saura vous proposer des solutions adaptées. Pour les parents de jeunes enfants systématiquement malades en voiture, bonne nouvelle : les symptômes tendent, pour la majorité des enfants, à s’améliorer et à disparaitre en général vers l’âge de 12 ans !